En tant que communistes nous sommes entièrement solidaires avec le peuple palestinien et nous luttons pour sa libération dans le monde entier. Cependant nous ne le faisons pas de manière cachée ou passive : nous allons dans les manifestations avec nos drapeaux et nos journaux, nous défendons un programme communiste et nous essayons d’organiser des militants autour d’un programme communiste dans ces manifestations.

Cela ne fait pas plaisir à tout le monde. Au contraire, ces dernières semaines, nous avons été attaqués par les organisateurs de la manifestation pour la Palestine à Genève, par BDS, ou encore à Fribourg par le Comité de Solidarité Palestine, qui voulaient nous interdire de nous montrer de manière visible lors des manifestations, d’apporter notre matériel de propagande et de recruter des manifestants pour l’organisation communiste. 

Deux questions se posent alors : pourquoi défendons-nous le programme communiste ouvertement dans les manifestations et la lutte pour la Palestine ? Qu’est-ce qui se cache derrière les attaques des organisateurs ?

Communisme et Palestine : pas deux questions séparées

La question qui est ouvertement posée dans les manifestations est la suivante : que pouvons-nous faire pour libérer la Palestine ? En tant que communistes nous défendons le point de vue selon lequel la seule solution pour la paix au Moyen Orient, la libération de la Palestine et l’abolition de toute forme d’oppression est la rupture avec le capitalisme. Nous défendons un programme communiste dans ces manifestations, parce que seule la lutte pour une fédération socialiste au Moyen-Orient peut véritablement mettre fin à l’oppression des Palestiniens. 

Pour la Suisse ça signifie avant tout de mener la lutte ici, contre le capitalisme et l’impérialisme suisse, complice du génocide israélien. Le programme communiste montre comment nous pouvons le faire, parce qu’il ne crée pas d’illusions dans les organisations internationales ou l’État suisse, mais s’appuie sur la force de la classe ouvrière, laquelle pourrait non seulement mettre fin au capitalisme suisse, mais aussi poursuivre et soutenir activement la lutte pour la libération de la Palestine.

C’est pourquoi être solidaire avec la Palestine signifie lutter ici en Suisse pour un programme communiste. Et cela signifie à son tour s’organiser autour de ce programme : devenir actif dans la lutte pour le communisme, au-delà des manifestations. 

Pour nous, participer aux manifestations pour la Palestine et organiser des communistes ne sont ainsi pas deux questions séparées : nous disons que la meilleure chose que nous puissions faire en Suisse pour lutter contre le colonialisme d’Israël est de construire ici cette organisation communiste internationale qu’est la TMI et qui lutte partout contre l’impérialisme et le capitalisme.

De quelles idées avons-nous besoin ? 

Toute personne et organisation qui soutient la lutte du peuple palestinien devrait être bienvenue à ces manifestations. Il est évident que l’unité fait la force. Mais c’est aussi précisément dans les manifestations que l’on discute des idées et du programme dont nous avons besoin pour garantir le succès de la lutte pour la libération de la Palestine. Des organisations différentes amènent des réponses différentes à cette question. 

De plus, les organisateurs et co-organisateurs des manifestations ont leurs propres propositions de ce qu’il faudrait faire en soutien de la libération du peuple palestinien. Le fait que nous ne sommes pas nécessairement d’accord avec les toutes les solutions qui sont proposés par BDS et les autres organisations ne nous empêche pourtant pas d’unir nos forces pour la cause commune.

En tant que communistes, nous défendons nos idées et notre programme. Nous ne demandons pas à tout le monde d’être d’accord avec nos positions. 

Mais si d’autres organisations ne sont pas d’accord avec nos idées, ils peuvent essayer de convaincre les manifestants avec leurs arguments de pourquoi leurs solutions et méthodes sont meilleures. Les participants aux manifestations savent très bien se faire leur propre jugement sur les idées qu’ils trouvent les plus convaincantes. 

À notre avis, ce n’est pas la tâche des organisateurs de décider pour eux et de supprimer le débat démocratique au sein du mouvement en excluant de manière anti-démocratique d’autres idées. Ils excluent de manière bureaucratique un point de vue qui est en totale solidarité avec le peuple palestinien, pour la simple raison qu’il n’est pas le leur. Toute sorte de bureaucratisme au sein du mouvement est nocif pour la lutte – parce que cela divise et nous empêche de trouver le meilleur programme pour la libération de la Palestine.

Soif pour les idées révolutionnaires 

Le seul argument que les organisateurs des manifestations avancent pour nous empêcher de défendre nos idées est celui selon lequel « certains Palestiniens » ne sont pas d’accord avec nos méthodes. Mais « les Palestiniens » ne sont pas un groupe homogène. S’il y en a certains qui ne sont pas d’accord avec nos propositions, il y en a bien d’autres qui en ont marre des « solutions » réformistes et qui ont une véritable soif d’idées révolutionnaires et de discussions sur la manière de libérer la Palestine. C’est précisement ce que nos experiences des dernières semaines montrent. 

Beaucoup de manifestants veulent faire plus. Ils sont très intéressés à discuter avec nous, veulent savoir ce que nous proposons, et parfois nous remercient parce qu’une organisation suisse se positionne inconditionnellement du côté de la Palestine.

C’est pourquoi nous ne nous laissons pas arrêter, censurer ou intimider par ces décisions antidémocratiques. Nous disons clairement : il n’y a pas de solution à l’oppression des Palestiniens sous le capitalisme. C’est la tâche de tous les communistes et de tous ceux qui veulent lutter pour la libération de la Palestine de participer ouvertement dans ces manifestations et d’organiser davantage de personnes pour le communisme. Et si tu es d’accord, rejoins-nous !