Netanyahu tente de provoquer une guerre au Proche-Orient. Les gouvernements occidentaux parlent cyniquement de „situation humanitaire“ tout en continuant à soutenir Israël. Pour la libération de la Palestine, il faut le renversement de l’impérialisme dans le monde entier.

Cela fait maintenant six mois que l’Etat israélien détruit la bande de Gaza. Plus de 30 000 Palestiniens ont été tués. Des centaines de milliers d’autres sont menacés de famine. Le 1er avril, Israël a provoqué une escalade de la situation dans toute la région en attaquant l’ambassade iranienne à Damas. En réaction, l’Iran a tiré 300 drones et missiles sur Israël. 

L’attaque d’Israël contre l’ambassade iranienne a été totalement ignorée par la presse bourgeoise et tous les gouvernements occidentaux. Au lieu de cela, que ce soit Biden ou Scholz, en passant par Meloni ou le département suisse des affaires étrangères, ils ont tous préféré condamner la contre-attaque iranienne. Ces mêmes gouvernements qui soutiennent depuis six mois un massacre brutal et qui ont eux-mêmes complètement déstabilisé le Proche-Orient depuis des années, se montrent aujourd’hui „inquiets“. Ces gens sont d’une hypocrisie sans pareille. 

Le droit à l’autodéfense dont ces messieurs et dames ont parlé pendant des mois ne s’applique manifestement qu’à Israël. Il ne s’applique pas à l’Iran, dont l’ambassade a été bombardée. Il s’applique encore moins aux Palestiniens, qui sont opprimés depuis 75 ans et bombardés depuis des mois.

Cela montre à quel point le droit international est une illusion. L'“ordre mondial fondé sur des règles“ signifie la domination de la puissance impérialiste la plus forte. Tout est permis dans l’intérêt de l’impérialisme américain et de ses alliés. 

Netanyahou le dos au mur

Mais pourquoi en est-on arrivé à cette escalade ? Le Premier ministre israélien Netanyahu est dos au mur. En effet, après six mois, il n’a pas atteint ses objectifs de guerre. Toute la bande de Gaza a été bombardée par la Tsahal, l’armée israélienne, mais les otages ne sont toujours pas libres ni le Hamas détruit. 

Netanyahu perd donc de plus en plus de soutien. A l’intérieur du pays, il fait face à de nouvelles grandes protestations contre lui, et sur le plan international, Israël est plus isolé qu’il ne l’a été depuis longtemps. La fin de la guerre signifiera probablement aussi la fin de Netanyahu. 

A court d’options et jouant sa survie politique, Netanyahu espère qu’une escalade régionale de la guerre obligera les forces occidentales à se ranger à nouveau derrière lui de manière inconditionnelle. Il espère une réaction forte de la part de l’Iran, et ce, avec succès. Pour sa survie politique, il est donc prêt à accepter des centaines de milliers de morts !

Le régime iranien n’est toutefois pas vraiment intéressé par une escalade ou par une guerre. Il a pourtant été contraint de répondre à la provocation de Netanyahou afin de sauver la face. Une attaque contre sa propre ambassade doit être considérée comme une attaque contre son propre territoire national. Le régime iranien n’a réagi qu’après une longue annonce et n’a utilisé que ses drones les plus faibles. Ceux-ci ont d’ailleurs presque tous été abattus. 

Biden et la quadrature du cercle

La situation a accentué le mal de tête du sénile président américain, Joe Biden. Une guerre contre l’Iran ne déstabiliserait pas seulement toute la région, mais aurait également des conséquences fatales pour l’économie américaine et mondiale. Par crainte d’une escalade, Biden a exhorté Netanyahu à la retenue lors de ses entretiens et de plus en plus souvent en public, l’invitant à la désescalade. 

Mais les Etats-Unis sont dans une impasse : Israël est aujourd’hui le seul partenaire vraiment fiable de l’impérialisme américain dans toute la région. Des Etats comme l’Arabie saoudite adoptent depuis longtemps une position plus indépendante de l’impérialisme américain et ne sont plus des partenaires aussi fiables qu’auparavant. La guerre de Gaza a encore accéléré ce processus. 

C’est pourquoi l’impérialisme américain est confronté à un problème insoluble : Il doit tout mettre en œuvre pour éviter un embrasement régional. En même temps, il est contraint d’assurer son soutien à Israël pour le meilleur et pour le pire – ce qui enlève toute force de conviction aux avertissements adressés à Netanyahou. 

Des larmes de crocodile

La campagne génocidaire d’Israël à Gaza a déclenché une vague mondiale d’indignation et de rage. Partout, des millions de personnes sont descendues dans la rue pour protester. Pour Biden, c’est surtout l’année des élections. Son soutien à Israël a considérablement réduit ses chances d’être réélu.En particulier les jeunes et les musulmans américains se détournent de lui avec dégoût.

La haine des masses égyptiennes, jordaniennes et de toute la région s’accroît, à l’égard de leurs propres gouvernements qui restent fidèles aux États-Unis et abandonnent les Palestiniens à leur sort. L’impérialisme américain et ses alliés craignent sérieusement qu’une nouvelle vague révolutionnaire au Moyen-Orient ne déstabilise davantage la situation. Les États-Unis y perdraient encore plus d’influence.

Par crainte d’un tel embrasement, ces derniers mois ils se sont mis à parler plus souvent d’un cessez-le-feu (que pour six semaines bien sûr, avant de pouvoir continuer les massacres). Biden, Scholz etc s’étaient tout d’un coup inquiétés de la « situation humanitaire » et commençaient à critiquer Netanyahu pour ses actions à Gaza.

C’est là aussi un comble de cynisme et d’hypocrisie. Dans le même temps, ils continuent tous à équiper l’armée israélienne. Et tandis que les Palestiniens meurent de faim, ils coupent les financements de l’agence humanitaire locale de l’ONU, l’UNRWA, sur la base de justifications mensongères. Cela montre que leur position n’a pas du tout changé, qu’ils ne se soucient pas du tout de la paix ou de sauver des vies, mais strictement des intérêts impérialistes.

Les mêmes gouvernements qui prétendent désormais s’inquiéter de la « situation humanitaire » ont activement soutenu Israël et Netanyahu dès le début. Ils sont responsables de cette monstrueuse situation humanitaire!

Lutter pour la libération de la Palestine, c’est renverser l’impérialisme suisse

Contrairement aux criminels de la classe dirigeante, nous, communistes, sommes toujours inconditionnellement du côté des opprimés. Tout comme les millions de travailleurs dans le monde qui descendent dans la rue en solidarité avec la Palestine depuis des mois. C’est exactement cela qui montre la voie à suivre: une lutte des classes internationale. La seule voie vers la libération des Palestiniens est le renversement révolutionnaire de la classe dirigeante israélienne et de tous ses soutiens impérialistes.

Ce qu’il faut, c’est un deuxième printemps arabe au Moyen-Orient. La prochaine explosion révolutionnaire de ce type n’est qu’une question de temps. Tous les gouvernements de la région sont extrêmement détestés. La création d’une fédération socialiste du Moyen-Orient à la suite de la révolution poserait la base pour mettre fin à la pauvreté et à l’oppression dans la région.

La révolution au Moyen-Orient ne peut gagner que si l’impérialisme occidental est renversé. La meilleure contribution que nous pouvons apporter à la libération de la Palestine depuis la Suisse, est la lutte contre notre propre classe dirigeante impérialiste et capitaliste.

La classe ouvrière suisse n’a aucun intérêt à l’oppression des Palestiniens. Malgré la propagande dans les médias, la solidarité avec la Palestine est grande ici aussi. La bourgeoisie suisse, de son côté, a durement attaqué tous ceux qui s’opposaient au massacre de Gaza. La tâche de la classe ouvrière suisse est de lutter contre cette classe dirigeante qui partout couvre les crimes impérialistes.

Pour remporter la victoire dans cette lutte, elle a besoin d’une organisation qui ne cède pas à la pression de la classe dominante et qui défende un programme révolutionnaire cohérent.

C’est exactement l’organisation que nous construisons, en Suisse et dans le monde. Lutte à nos côtés. Nous nous battons pour rien de moins que mettre fin à toute forme d’oppression dans le monde.