L’opulence des riches fait souvent surgir cette question sur  les réseaux sociaux : « Sommes-nous déjà à Panem ? ». Il est vrai que la société dans la série de films Hunger Games est un capitalisme simplifié. La classe dirigeante du Capitole vit dans le luxe et exploite le reste de la population représentée par les 12 districts.

Le Capitole est le lieu de technologies hautement développées, utilisées à des fins luxueuses, telles des opérations de chirurgie esthétique allant jusqu’à l’absurde, ainsi que d’une abondance de ressources — on vomit plusieurs fois lors des banquets afin de continuer à manger — alors que la classe travailleuse dans les districts souffre de la pauvreté, de la faim et de l’absence d’hôpitaux. Ce manque artificiel, cette contradiction entre l’abondance de ressources, qui pourrait garantir à l’entièreté de la population une belle vie, et le fait que seulement une minorité y ait accès car elle détient les moyens de production, est la réalité de notre société.

Les districts auraient un intérêt commun à renverser le Capitole, exactement comme la classe ouvrière des différents pays aujourd’hui. Pourtant, à cause des privilèges de certains districts et de la cruauté des Jeux de la Faim, ils sont divisés.

Ces films devraient montrer le pouvoir absolu du Capitole et détruire tout espoir d’un monde meilleur. Évidemment, ils ont aussi pour tâche de divertir et dépayser. L’inspiration de l’auteure lui est venue de notre réalité : à la télévision, elle regardait simultanément des récits de guerre et des émissions de téléréalité. 

Cependant, la série de films ne s’arrête pas à une critique de la société. L’histoire va jusqu’au bout de sa logique et démontre qu’une révolution n’est pas seulement possible, elle est inévitable ! La faim et l’exploitation ne sont pas endurées passivement pour toujours. Le personnage principal, Katniss, devient sans le vouloir l’élément déclencheur de la révolution lorsque, se trouvant dans une situation désespérée, elle résiste et se libère de l’arène avec son ami Peeta. En résistant, elle a donné de l’espoir à la population des districts. C’est l’étincelle qui a déclenché la révolution.

Aujourd’hui aussi, les conditions pour des révolutions partout dans le monde sont présentes : le capitalisme est dans sa crise la plus profonde. Les coups sur la conscience des travailleurs partout dans le monde se succèdent. Les guerres, l’inflation et la crise climatique montrent toujours plus à l’humanité que nous n’avons aucun futur dans ce système. Ce qui vaut pour Panem vaut aussi pour notre réalité : même un adversaire qui semble surpuissant comme le Capitole — le capital — peut être renversé !